mercredi 12 février 2020

Vercors en février, galère assurée...

Vous aussi vous trouvez que je n'écris pas beaucoup en ce moment... Vous avez raison, mais j'ai des excuses. En premier y'a le réchauffement climatique et sa hausse des températures qui me pousse sur la route toujours plus souvent, et quand je roule, bah je n'écris pas. Y'a aussi Instagram, cet outil diabolique avec lequel il faut compter maintenant, avec lui il est tellement facile et rapide de publier son humeur du moment, quelques clics, deux ou trois mots bien choisis, un émoticône banane avec des lunettes de soleil, et tu as tout de suite l'impression d'avoir fait un grand pas vers le prix Goncourt.


Il fallait réagir, et comme finalement je suis pas mal sorti pour ce début de saison, il y avait matière à raconter, j'ai même des photos, alors vite j'ai ressorti le clavier pour vous parler de cette petite sortie que j'ai faite mi février dans la région du Trièves, un peu galère en fait, mais lisez plutôt…



Le Trièves c'est ce petit bout de région qui est coincé entre le massif du Vercors et la chaîne de Belledonne. Au départ, j'avais dans l'idée d'aller jusque là-bas et de traverser le Vercors au sud en passant du Trièves au Diois par le col de Menée, vous allez voir que ça ne s'est pas vraiment passé comme prévu. Imaginez un peu, programmer une sortie en montagne en février, pas une sortie de ski hein, une vraie ballade avec une moto de route équipée de pneus de route aussi lisses que de la peau de fesses de nouveau né. Je fais le mariole comme ça, mais traverser le massif du Vercors à cette époque de l'année, ce n'était pas un petit peu prétentieux quand même?
La météo de la veille était rassurante et je suis parti le matin avec cette idée bien ancrée dans la tête qu'il allait faire beau et chaud je n'en ai pas douté une minute. Le froid du matin c'était prévu, mais ça n'allait pas durer et comme depuis une année je suis super équipé ce n'est plus mon soucis. J'ai commencé à merder après Grenoble. Je vous rappelle que je navigue toujours à vue, au feeling, mon Google Maps toujours bien au chaud dans une poche de mon blouson. Il faut bien reconnaître que ce matin j'ai pas "feelé" grand chose. Je me suis perdu dans Pont de Claix, une ville qui te donne rapidement des envies de suicide, et particulièrement quand tu cherches de l'essence et que tu n'en trouves pas. J'ai gaspillé presque une heure avec cette histoire, mais j'ai fini par trouver une station. En route donc pour ce qui était initialement ma première étape. Une halte le long du Drac pour aller faire quelques photos de la passerelle himalayenne, celle qui enjambe cette rivière un peu au sud du lac de Monteynard. Elle est toute en planches de bois et en filins métallique, idéal pour te donner des airs d'aventurier. Belle idée sur le papier, sauf qu'avec la titine qui pèse ses 250kg il n'était pas question d'aller s'embourber dans les chemins de terre, je l'ai donc laissée sur le bord de la route et j'ai décidé de finir à pieds. De l'inconscience poussé à un tel niveau ça devient presque de l'art, 4 km de rando d'une belle descente à au moins 10% (qu'il faudra remonter ensuite) avec un équipement de cosmonaute sur le dos et des bottes de motard qui pèsent une tonne chacune, un chemin qui m'a tout de suite rappelé que malgré le soleil on était encore en hiver, de la gadoue tout partout, bref j'ai abandonné avant de m'enliser complètement, mais en me jurant de revenir aux beaux jours. J'en ai chié pour remonter jusqu'à la Honda que j'apercevais tout là-haut...
Mine de rien ça faisait déjà deux galères dans la matinée, je pensais avoir épuisé mon quota. Mais non, dans son infinie générosité le destin m'en avait réservé une troisième, à quelques kilomètres du sommet du col de Menée, alors que je pensais redescendre tranquillement sur Die, la route s'est progressivement recouverte d'une bonne couche de givre pour finir totalement gelée, n'écoutant que mon courage j'ai fait demi tour et j'ai zoné le reste de la journée du côté est du Vercors, dans la belle région du Mont Aiguille. J'aurais peut-être pu insister un peu, j'aurais pu aussi me vautrer et ne pas réussir à remettre la bécane debout tout seul...
A quoi reconnaît-on un motard prudent? au fait qu'il soit toujours vivant bien sur... Ce sera la morale de mon histoire, moi j'la trouve super, pas vous ? Ah bon... (Merci Renaud)


Lui c'est l'Ebron  un affluent du Drac qui a creusé de jolies gorges près du village de Roissard
Montée au col de Menée, le spectacle est là


Et pourtant j'ai déjà vu des bloggeurs faire des selfies réussis 😱😱😱 


Le Mont Aiguille

Damned!! Ils ont encore laissé la porte du congélo ouverte


Encore les gorges de l'Ebron





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