lundi 19 août 2019

Les Alpes en famille

Il y a 250 millions d'années les Alpes n'existaient pas encore. Le quart sud est de la France était tout plat, moche comme tout, une vraie misère. Les "homomotardus" de l'époque qui rêvaient de faire de jolis trips avec leurs Mammouski 16S (16 silex) avaient grave les boules de n'avoir que des lignes droites à se taper. Heureusement il y a eu cette histoire de plaques tectoniques qui se percutent, et de montagnes qui se forment, ça a été un peux long bien sûr mais le résultat est là, les motards d'aujourd'hui ont un super terrain de jeux. 



De nos jours on en profite pour se gaver de virages jusqu'à l’écœurement. C'est justement ce que nous avons décidé de faire, mon fiston, sa copine et moi. Quatre jours de moto en trois dimensions dans un décors de rêve, histoire d'oublier que l'été ne va pas tarder à se terminer et qu'il va falloir reprendre le chemin du bureau (enfin pour ceux qui travaillent bien sûr, parce-que moi 😅😅)


Nous avons quatre jours de roulage devant nous, ça laisse le temps de programmer un parcours sympa à base de jolis paysages et de cols mythiques, le tout saupoudré d'une bonne dose de virolos, la drogue du motard. Mais attention, rouler dans les Alpes demande une petite préparation mentale, ici on ne mène pas sa machine de la même façon que lorsqu'on circule à la campagne. En montagne tu oublies vite les lignes droites et les vitesses inavouables, ici c'est virages, trajectoires, relances et freinages. La ballade prend vite des allures de confrontation avec les lois de la physique, et chaque virage bien négocié est une petite victoire qui te conduit petit à petit au sommet du col.
Mais pour le moment c'est le premier jour, et le départ de Lyon se fait sous la flotte. On vise la station de Notre Dame de Bellecombe, première halte sur la route des Grandes Alpes. Le GPS de Mikael est verrouillé sur l'option "parcours à sensation"... on se posera souvent la question: mais où nous emmène t'il??

Le premier jour on rejoint la "Route des Grandes Alpes" au niveau de Notre Dame de Bellecombe. Voies rapides interdites

Au départ de Lyon la météo est plutôt merdique, par la suite ça s'améliorera un peux sans jamais être au top (photo Sabine)

On traverse le Bugey, un endroit que je ne connais que très peux, à refaire un jour  (photo Sabine)

Le mode sensation du Tom Tom nous jouera quand même quelques tours, comme ce passage en off road qui étonnera plus d'un randonneur


Pause le long du lac d'Annecy, merci à la joggeuse inconnue qui nous a pris en photo

On stoppe pour la nuit à l'hôtel du Tétras, un peu au dessus de Notre Dame de Bellecombe. Si le patron est un peu débordé pendant le service du soir, il est en revanche incollable sur la vie du grand Tétras, la poule emblématique de la région. Bon ok c'est pas le sujet le plus sexy pour épater les nanas mais quand tu n'as que ça...


La voilà la fameuse poule des Alpes... Elle est pas mignonne avec ses pompons rouges sur la gueule

Le deuxième jour débute sur un terrible constat, il fait un temps pourri. La pluie tombe sans discontinuer et la température dépasse à peine les 10°C. Pendant le petit déjeuner on modifie un peu le tracé de l'itinéraire.

Le tracé de cette deuxième étape n'est pas très précis mon téléphone ayant perdu le réseau très souvent


 Pour rejoindre le col du Télégraphe non ne passerons pas par le col de l'Iseran et de la Madelaine mais nous rejoindrons la vallée de la Maurienne via Alberville. C'est une décision qui nous fait mal aux tripes mais les prévisions météo sur ce parcours sont mauvaises et grimper sous un déluge de flotte n'apporte pas grand chose au plaisir de faire de la moto. Nous aurons quand même droit à notre douche sur une bonne partie de la Maurienne, séchage dans une pizz de St Michel de Maurienne, je ne suis plus étanche, mais ça je le savais déjà.

L'ambiance qui règne au début de ce deuxième jour est plutôt humide et froide

Après la pizza (une calzone ma préférée), on sort de la Maurienne par le col du Télégraphe, du Galibier et pour finir par celui du Lautaret. A l'approche de Briançon le ciel s'éclaircit un peux, exactement ce qu'avait prévu la météo. A la sortie de Briançon on prend la route qui conduit au col de l'Isoard et on enchaîne sur le col de Vars. On est en plein sur la Route des Grandes Alpes, les paysages sont à la hauteur de leur réputation. Sur ces petites routes qui tournent sans arrêts je suis devant Mikael. Je vois souvent dans mon rétro le museau de la Kawa qui se rapproche et qui prendrait bien quelques km/h de plus, mais je veille au grain, pas question de prendre trop de risques sur ces routes trés fréquentées (Mikael, écoute ton père), quand à moi je ne peux guère rouler plus vite sans risquer de me mettre au tas. On arrivera à Barcelonette sous le soleil, notre calvaire est terminé. L'hôtel l'Équipe nous attends avec son garage rempli de bécanes allemandes, on aura quand même de la place pour nos titines.

Montée du col du Télégraphe dans le brouillard. On ne voit rien à plus de 5 mètres 


A mi chemin du sommet du col du Galibier on passe au dessus des nuages bas

A partir du col du Galibier c'est encore timide mais on sent que ça va s'améliorer 


Au petit matin du troisième jour, Dieu créa le soleil. Si si, c'est vrai... Par la fenêtre de l'hôtel  (l'Equipe, je fais de la pub car il est bien pour les motards) je vois une belle lumière, c'est gagné, aujourd'hui on va vraiment en profiter.

Parcours du troisième jour Barcelonette gorges du Verdon


L'hôtel est situé dans la petite station de Le Sauze, et ce matin c'est tempête de ciel bleu  

Le premier col de la journée c'est la Bonette. La route pour y grimper est juste superbe, et même si il y a beaucoup de vélos, de motos et même des caravanes, on trouvera de belles portions de routes pour se lâcher, je vais même laisser quelques grammes de pot d'échappement sur les courbes à droite, Alain calme toi...
Déclic photo est toujours là pour immortaliser les pilotes, une aubaine.

Harlette est un peu à la peine dans les petites courbes, le pilote aussi si l'on en juge à son air crispé.. (photo Declicphoto).


Mikael tu n'as pas eu de chance... photo pas prise dans un virage... faudra y retourner                         (photo Declicphoto)


J'ai presque eu envie de rajouter une grande gerbe d'étincelles avec photoshop, mais je vous promet que des fois ça frotte (photo Déclicphoto) 

En haut du col on trouve la route la plus haute d'Europe, 2802 métres. Elle ne fait que quelques centaines de mètres et à été construite tout spécialement pour récolter ce titre.


Route de la Bonette, elle culmine à 2802 mètres 

Encore une belle descente, c'est toujours plus technique que les montées car il faut freiner très souvent. On longe la vallée de la Thinée jusqu'à St Sauveur en Thinée. Dans un premier temps je rate la M30 qui doit  nous conduire aux gorges de Daluis, mais il y a si peu de routes ici que je m'aperçois vite de mon erreur. On quitte donc pour cette fois la Route de Grandes Alpes, direction les Gorges du Verdon.
On rajoute trois cols à notre collection, la Couillole,  St Anne, et Valberg.


Attention à la prononciation !!!


Les gorges de Daluis c'est une petite route creusée à flancs de montagne et qui suit la rivière 


C'est pelé, très chaud et la pierre est toute rouge, mais c'est beau!!!

La route à été élargie d'une drôle de façon, une voie passe en bord de falaise et celle que nous suivons passe sous une série de 17 tunnels

Arrivés dans les gorges du Verdon, j'ai bien cru m'être trompé de côté pour trouver notre hôtel 

La route a été creusée dans la falaise
Le canyon du Verdon, pas grand chose à envier à son concurent américain 


Le village de Trégance

Le soir, une fois les motos posées, c'est repas et au lit pour récupérer. Je commence à avoir les épaules et les bras en compote, et encore, moi je suis seul sur ma moto...

Le quatrième et dernier jour est arrivé, le moment de retourner sur Lyon. On a choisi de rentrer par la N85, la route Napoléon. Je connais cet itinéraire pour l'avoir déjà emprunté, je trouve que c'est le meilleur choix pour remonter sur Lyon depuis le quart sud est de la France.


Le retour au bercail par la route Napoléon


 La route est superbe entre Castellane et Dignes, moins sympa de Dignes à Gap, mais elle reprend de l'intérêt de Gap à Grenoble. On finira par prendre l'autoroute pour rentrer plus vite sur Lyon. Les quatres jours ont été bien chargés et je pense que les motos resteront un peu au garage, le temps pour les fessiers de se reconstituer.
J'aime bien rouler avec mon fiston et sa copine, comme ils vivent en Belgique et qu'on ne se voit pas tous les jours, ces moments de passion partagés prennent une dimension particulière, Sabine parle de passer son permis, nous serons peut-être à trois motos pour le prochain roadtrip, ce serait sympa. Je pense déjà à un itinéraire moins typé mais tout aussi attrayant, y'a plus qu'a comme on dit chez nous.
Une pensée pour ma petite femme qui n'avait pas assez de congés pour venir braver la montagne avec nous... J'aurai tendence à penser qu'à la vue des photos des premiers jours, elle n'était pas trop rongée par les remords 😄😄

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Laissez moi un commentaire, je m efforcerai d y répondre rapidement.