samedi 27 avril 2019

Une descente en Andalousie

L'Andalousie c'est beau mais c'est loin. Enfin tout dépend du moyen de transport. Par exemple en avion le voyage Lyon-Malague dure moins de deux heures, c'est rapide et pas très cher à condition de bien choisir son vol. Alors pourquoi vouloir y aller à moto?? Mais pour le plaisir de rouler bien sûr. Je suis comme de nombreux motards, la destination n'est qu'un prétexte, une incitation à sortir la bécane, le vrai plaisir c'est quand on s'y rend.


Je suis un adepte du "go slow" alors je me suis préparé un petit itinéraire qui devrait tenir ses promesses au niveau du nombre de virages et du temps passé sur la bécane. Une vraie cure de jouvence.
L’Espagne et moi on s'entend très bien. Ma femme étant originaire de là-bas c'est quand même une bonne chose que d'y aller avec plaisir. Elle m'a fait un vrai cadeau en me faisant découvrir ce pays petit à petit, région après région comme on assemblerait un puzzle. De la Galice à la Catalogne en passant par la Mancha les régions sont différentes, chacune possède son charme, sa propre identité, moi je les aime bien toutes mais j'ai tout de même une préférence.
L’Andalousie!!!  J'y suis allé souvent mais chaque fois en avion. Le problème c'est qu'une fois sur place on se retrouve face au soleil, aux paysages sublimes, aux routes qui serpentent à travers les vergers d'oliviers et que ça te donne une furieuse envie de rouler. Je n'en pouvais plus de ce supplice, ce coup ci j'ai pris la moto.

Ça c'est le parcours tel que je l'avais défini assis devant ma table de salon

Ça fait pas mal de bornes pour aller là-bas, mais j'ai le temps, pas besoin de speeder, je compte bien ne prendre que le strict minimum de voies rapides. Ma seule contrainte c'est de récupérer Marie sur mon chemin (à Madrid), comme elle ne peut pas lutter avec moi côté congés, pas question de cramer une semaine rien qu'en voyage...

Lyon-Meymac

Je n'avais pas prévu cette étape mais deux jours avant mon départ les prévisions météo m'ont fichu les chocottes, vent, pluie, froid, tout ça le jour de mon départ, du coup j'ai préféré racourcir le premier tronçon et puis j'ai essayé de me glisser entre deux perturbations en partant un jour plus tôt. J'ai plutôt bien réussi mon coup, le passage que je craignais c'était les monts de la Madelaine et le Haut Forez des régions où il n'est pas rare se faire karchériser. En prenant une route plus au nord que celle initialement prévue ça c'est plutôt bien passé.
Avant Clermont j'ai retrouvé le soleil et pour finir je me suis posé dans un relais motard à Meymac.


Thiers,  la ville des coutelliers




Un peu avant Clermont-Ferrand le soleil revient et avec lui l'envie de faire quelques photos


Meymac-Villeneuve sur Lot

Ce matin en me levant, premier réflexe, aller mater le ciel. Pour le coup là le ciel on le voit pas, c'est pas qui fait encore nuit, c'est juste la densité des nuages. Quand je realise ce qui dégringole mon enthousiasme en prend un coup. Cerise sur le gâteau un thermomètre de façade annonce un petit 5 degrés, je vais en chier.
Je décide de faire tirer au maximum la matinée dans ma chambre, histoire d'attendre l'accalmie qui est annoncée pour cet après midi. Mais à 11h30 faut laisser la chambre.
J'ai choisi un "relais motard" pour cette nuit. Je donne souvent la préférence aux hôtels qui affichent cet engagement, et normalement ils doivent proposer quelques services en plus pour la clientèle motarde. Dans le lot il doit y avoir la possibilité de garer sa moto a l'abris.

Voilà le style de garage proposé par le relais motard de Meymac !!!
Pas la peine de préciser que cet établissement ne restera pas gravé dans ma mémoire.
J'ai roulé environ 40 kilomètres sous une pluie battante. La seule chose qui n'est pas étanche dans cet équipage c'est moi, mais non je déconne... ce sont mes pompes. Après Brive-la-Gaillarde le cauchemar prend fin. Je n'ai pas avancé beaucoup (200kms) je me suis pas mal perdu et j'ai finalement posé mes valises à Villeneuve sur Lot.

Église Sainte Catherine


Pont des Cieutats

Villeneuve sur Lot-Larraga

Ben les amis aujourd'hui je me suis souvent demandé ce que je pouvais trouver d'agréable à rouler en moto !! Particulièrement lorsque je me faisais doubler par un mec confortablement assis dans sa bagnole, bien au CHAUD et au SEC. Car j'en ai pris des mètres cubes d'eau sur la tronche, environ la moitié de l'Atlantique.
J'avais eu un secret espoir ce matin en quittant mon hôtel. Le ciel était bien gris certes, mais il ne pleuvait pas et la rocute était sèche. Tu rêves mon petit Alain là, c'est carrément pas ce qu'annonçait la MTO quelle chance insolente.

Les interminables lignes droites des Landes

Mais tu penses, tout ça n'a pas duré longtemps, 20 bornes plus loin la douche s'est mise en route. De Mont de Marsan jusqu'après Roncevaux, soit environ 150 km, j'ai roulé sous le déluge. L'eau à commencé à envahir mes bottes, puis mes gants. Quand j'ai trop froid les seules sources de chaleur sur cette bécane ce sont les poignées chauffantes, je les mets à fond, ça me brûle les mains mais j'ai l'impression que la chaleur diffuse dans le reste du corps. Drôle d'expérience.

Je ne me rappelle plus ou j'ai pris cette photo, un peu avant de passer la frontière je pense

Un peu plus loin j'ai commencé à grimper les Pyrénées. Enfin il me semble vu que je me suis retrouvé en Espagne, mais je n'ai pas vu grand chose tant il y avait de brouillard. Un indice pour savoir quand tu franchis la frontière?? Les magazins de clopes le long de la route... Enfin quand je dis magazins c'est plutôt des supers-marchés!!! Manu, ton pognon y fout le camp en Espagne. Et puis il y a le prix de l'essence aussi, mais moi comme une tanche j'avais fait le plein avant en France 😢😢 Du coup j'ai faillit me mettre à fumer.
Le sommet du col, car on passe un col avant de redescendre de l'autre côté est à un peu plus de 1000 mètres et j'ai bien cru que j'allais me prendre de la neige.


Col d'Ibañeta 1057 mètres plus connu chez nous sous le nom de Roncevaux 

Une fois passé les Pyrénées le temps c'est amélioré. A 70 kms de mon objectif le soleil a commencé à montrer le bout de son nez, pour devenir carrément présent sur la fin du trajet, je crois que j'ai fais le plus dur, a partir de maintenant le beau temps devrait venir...

Rouler entre les champs de colza, quel pied


Le Don Quijote d'aujourd'hui posséderait une Honda


Je fais même un peu de tout terrain avec mon mammouth pour vous faire de jolies photos


Ça c'est typiquement une petite ville de navarre

Larraga-Madrid

Mais quelle journée les amigos... J'en ai encore mal aux yeux tellement c'était beau. J'avais 350 kilomètres à faire, j'en ai rajouté 100 de plus rien qu'en tours et en détours. Bon ok je me suis perdu un tout petit peu. C'est pourtant pas faute d'utiliser les technologies modernes... Je navigue depuis mon départ à l'aide de mon téléphone en mode GPS, mais va savoir pourquoi, dans les grands ronds points le truc s'emmêle régulièrement les électrons et me fait tourner en rond indéfiniment.  Ce n'est que lorsque je prend une sortie (au hasard le plus souvent) qu'il me dit si la route est la bonne ou pas 😈😈
Enfin quoi qu'il en soit j'ai roulé presque uniquement sur des petites routes à deux voies, très bien goudronnées et sans pratiquement personne dessus, le pied. Mais où sont donc passés les Espagnols?? J'ai aussi pour la première fois depuis mon départ bénéficié d'un soleil insolent, y'a pas a dire ça change tout.
Du coup comme je passais pas loin du désert des Bardenas-Reales j'en ai profité pour y faire un saut. La moto n'est pas vraiment adapté à la piste mais en roulant pépère ça passe.
Ce soir j'ai jeté l'ancre à Madrid. Demain je récupère Marie à Barajas. Elle aura mis 1h30 à me rejoindre alors que moi je suis parti depuis presque 4 jours. Nous finirons la route jusqu'a Salobreña ensemble. 

Ces routes ressemblent à celles qu'on trouve en Californie


Le désert des Bardenas-Reales, une gentille allemande a bien voulu me prendre en photo


Le mont Moncayo


Madrid-Salobreña

L'étape finale s'est passée tellement vite et tellement sans problèmes que je ne sais vraiment pas quoi vous raconter pour vous interresser. Encore y aurait il eu quelques surprises, des ennuis, voire même une petite panne, ça aurait pu donner matière à raconter des choses. Tenez, par exemple, pour aller chercher Marie à l'aéroport de Madrid j'avais normalement de quoi me tromper dix fois avant d'y arriver, j'aurai même pu avoir la trouille de louper le rendez-vous, mais avec les GPS aujoud'hui, y'a plus de suspense, même un bulot en orientation comme moi ça réussi à se faufiller entre les noeuds autoroutiers sans problèmes, résultat, je me suis pointé pile à l'heure à Barajas pour récupérer ma moitié. J'ai même découvert qu'il  y avait un parking spécial moto, gratuit, à 100 mêtres à peine du terminal T1 où nous avions rendez-vous, pas un soupçon d'imprévu, rien, que dalle, nada, mais que devient l'aventure dans tout ça !!!
Ensuite, croyez vous que l'avion de Marie aurait eu au moins un peu de retard histoire de me faire paniquer, ou pire qu'il ait été dérouté sur un autre aéroport, ça aurait donné une dimension bien plus tragique à ce récit... Même pas, il est arrivé avec 30 minutes d'avance, ce qui a encore facilité le reste de notre expédition.
Plus tard sur la route, une fois la tentaculaire cité madrilène abandonnée derrière nous, on s'est arrêté dans un petit hôtel restaurant trop sympa. La encore, si seulement  la bouffe auvait été mauvaise, ou trop chère, où au moins si seulement le serveur s'était trompé dans l'addition, s'il avait fait preuve de mauvaise fois, oN se serait embrouillé...mais que nenni, de la gentillesse, de l'honeteté de tous les côtés,  en bref rien à raconter, écoeurant.
Il faut bien avouer que je ne comptais pas tellement sur la météo pour nous permettre de raconter des trucs invraissemblables pendant cette étape. Je ne m'étais pas trompé, pas de tornades, pas de trombes d'eau, même pas un petit orage pour se faire peur, avec ce soleil et ces petits 25 degrés, c'est sur, on ne va pas pouvoir se vanter d'avoir réaliser un grand exploit motocycliste. Même les paysages se sont ligués contre nous. De Madrid pour arriver à Salobreña on traverse deux régions, et ce ne sont pas les plus moches. La première c'est la Mancha, ici les pros du tourisme ont joué a fond la carte Don Quijote, on ne compte plus les dizaines de moulins à vent perchés sur les collines, impossible de ne pas aimer. Plus loin, juste avant d'entrer en Andalousie on traverse le parc national de Despeñaperros, des montagnes, des pins parasol, du maquis, un vrai décors méditerranéen. Une fois en Andalousie se sont les plantations d'oliviers à perte de vue qui prennent le relais et encore un peu plus au sud les vergers d'agrûmes et leurs parfums enivrants.
Finalement que voulez vous que je vous dise pour ne pas que vous soyez pas trop jaloux face à cette débauche de plaisir... Ah ben oui peut etre que vous auriez du venir.










3 commentaires:

  1. Quelle belle ballade! et quel beau paysage !
    Je vois que le temps n'a pas été terrible mais je pense que ça va se rétablir !
    Bonne route et bisous

    RépondreSupprimer
  2. J'ai du soleil depuis mon arrivée en Espagne.
    Bisous

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. C'est normal l'Espagne c'est le pays du soleil !!!
      Et Demain c'est l'arrivée de Marie Bisous à vous deux

      Supprimer

Laissez moi un commentaire, je m efforcerai d y répondre rapidement.