La mienne ce sera le rassemblement "La Leyenda Continua", il a lieu tous les ans à la mi janvier en Espagne à Cantalejo, une petite ville qui se trouve au nord ouest de Madrid, à presque 1000m d'altitude, c'est sur je vais mourir la-bas...
Il y a quelques semaines quand j'ai commencé à chercher une destination pour mon hivernale je croyais qu'il en existait des plus où moins faciles, un peu comme au ski on choisit la couleur de la piste en fonction de son niveau. Du coup j'ai passé pas mal de temps à essayer de dénicher quelque chose de soft, un truc en phase avec ma faible tolérance aux basses températures, une hivernale pour motard frileux en quelques sortes. Tu parles, à part aller dans un pays tropical ce concept n'existe pas et n'importe quel destination peut vite devenir galère si le mauvais temps se déchaîne. Alors j'ai fait au feeling et mon choix s'est porté sur l'Espagne, pourquoi?? Parce que c'est le pays de ma chérie, que j'ai toujours eu beaucoup de plaisir à rouler la-bas et aussi parce que j'adore leur jambon. Je ne suis pas à 100% sur de mes critères mais fallait bien se décider.
J'ai choisi mon itinéraire la veille du départ tant la météo m'a joué de vilains tours. Et le gagnant est... vallée du Rhône, Montpellier, Perpignan, Barcelone, Saragosse, Cantalejo. De Lyon c'est plus long que de passer par le Pays Basque mais ça présente l'avantage de ne pas traverser le Massif Central qui est souvent sous la neige à cette période. En fait d'hivernale, pour le moment c'est assez facile, à part le départ de Lyon ce matin sous quelques flocons, le soleil s'est vite montré, le Mistral aussi d'ailleurs, mais bon quand tu l'as dans le dos c'est pas trop grave. Ce soir je fais étape à Calafell (entre Barcelone et Taragone), il fait un temps superbe, j'ai l'air malin avec mes fringues de cosmonaute. Demain je tire plein ouest, ça va sûrement changer.
Il fait 15°C à Calafell, elle commence bizarre cette hivernale |
Ce matin alors que je suis prêt pour engloutir mes oeufs au bacon, voilà que la cuisinière arrive vers moi toute affolée et me sape le moral d'emblé en me disant que dehors il fait un froid de chien, qu'elle n'a jamais vu ça, et que c'est sûr le temps est tout détraqué. Attention señorita, on ne plaisante pas avec la météo, surtout quand j'ai presque 600 km à faire pour rejoindre l'hôtel suivant... Bon, en fait de température glaciale il ne fait que 5°C certes, mais avec un soleil qui semble bien décidé à réchauffer tout ça, je sens que ça ne va pas être si grave que ça.
Pour être honnête en préparant mon périple quelques semaines auparavant j'avais un peu stressé sur cette étape, surtout pour les cent derniers kilomètres. La ville de Cantalejo se situe sur un plateau à environ 1000m d'altitude et même en Espagne ça peut vite faire pas mal de neige. Après avoir fini ma dernière tartine, j'ai joué un moment avec le chat de la maison, je l'ai bien excité puis j'ai battu en retraite quand il a commencé à faire du toboggan sur le comptoir.
Et la journée moto dans tout ça?? Et bien elle fera partie de celles qui laissent des bons souvenirs et ce malgré le vent que j'ai pris dans la poire sur les trois quarts du parcours et la température qui n'a jamais dépassé les 6 degrés. Je retrouve toujours dans ce pays le plaisir de conduire que j'avais il y a une vingtaine d'années chez nous. Les routes sont belles, bien entretenues avec peu de monde dessus et sans radars tous les dix kilomètres. À 15h00 j'étais à l'entrée du village, il est tellement petit que je n'ai pas eu de mal à trouver le site, toute mondiale qu'elle soit cette concentration est modeste, la fête commence dés ce soir avec un hommage à la fraternité envers les motards du monde entier.
Hommage à la solidarité entre motards |
Samedi 12 janvier
Le nez collé a la fenêtre, il ne m'a pas fallut longtemps pour réaliser que ce matin la météo avait changé, un gros brouillard enveloppe le village et les arbres sont tout gelés, Je vais finalement l'avoir mon hivernale!!! C'est marrant comme je regrette déjà hier. Je sors jeter un coup d'oeil rapide sur le thermomètre de la bécane avant le p'tit dèj, damned.... -4°C 😲😲 mes fringues de cosmonaute vont enfin me servir. Quoique je ne vais pas rouler beaucoup aujourd'hui, j'ai prévu de passer la journée sur le site du rassemblement. En Espagne rien ne démarre jamais de bonne heure, l'atmosphère aura le temps de se réchauffer un peu.
L'entrée coûte 20 roros pour les trois jours. Pour ce prix tu as... une jolie pochette avec des infos sur la manifestation, de la pub, une carte de la région, un pins, l'accès à toutes les activités (concert, sorties en groupe, boisson chaude, beurk c'est de la soupe) un emplacement pour camper, et du bois pour te chauffer. Pour être honnête, moi je n'ai pas campé, j'avais réservé bien avant une chambre dans un hôtel pas loin. J'ai des excuses je suis allergique au camping. La seule vue d'un matelas gonflable peut me déclancher un oedème de quinck, et si on insiste je risque l'arrêt cardiaque. Mais je suis allé voir ces valeureux motards qui ont passé une nuit plutôt fraiche, ben tu sais quoi, ils n'avaient pas l'air d'avoir souffert. A 14h00 le soleil c'est pointé, mais place aux photos pour illustrer tout ça...
Le site |
Le campement ou j'aurais du dormir si je n'étais pas si frileux |
Un peu de stunt dans l'après midi |
Franchement ce mec n'est pas mauvais |
Défilé en hommage aux motards décédé l'année dernière |
Dimanche 13 janvier
Ça y est, j'ai repris ma vilaine manie de toujours regarder les cartes météo. Depuis hier aprés-midi je louche sur la côte andalouse, la-bas ils annoncent carrément des températures à deux chiffres, c'est tentant. Dans ma tête je fais un rapide calcul, trois jours devant moi, un crochet de 1200km, je divise par l'âge du capitaine... Bingo, c'est faisable en prenant des voies rapides bien sur. J'ai quitté mon hôtel de Turégano de bonne heure. Il faisait quelques degrés sous zéro mais étant équipé comme pour aller au pôle nord pas de soucis. Le seul truc qui me chagrinait c'était la possibilité de rencontrer des routes verglacées, mais là au départ c'était tout sec. Et puis après une trentaine de bornes c'est l'autoroute A1 me dis-je (Burgos-Madrid), il n'y aura plus de soucis. Tu parles, ce fichu autoroute il passe par des cols dont un à 1300 m, et d'un coup c'est brouillard givrant pour tout le monde, c'est ballot j'ai oublié mes patins. Un qui sert les miches c'est mézigue, d'ailleurs je vais rester derrière une saleuse pendant un bon moment, ce qui me vaudra de passer la bécane au karcher le lendemain vu la quantité de produit que je me suis pris dans tête, je ne vais pas geler de sitôt. Il me faudra attendre d'être à 200 bornes au sud de Madrid pour que le thermomètre daigne repasser au dessus de zéro (pas de photo, j'étais en mode flipette).
Après cet épisode tout redevient facile, je laisse derrière moi le pays de "Don Quijote" et ses fameux moulins à vent, pour entrer dans le sanctuaire de l'olivier, Andalousie me voilà.
Vers 16h00 j'arrive en vue du littoral, je suis à mi chemin entre Alméria et Malaga, pour aller plus loin faut prendre le bateau (non Marie je déconne). Je pose les valises à Salobreña, il fait 16°C et le ciel est tout bleu, je part faire quelques photos pour faire baver les copains.
La route qui longe la côte offre de supers points de vue |
La vieille ville de Salobreña et son château |
Ce soir j'ai mon compte de kilomètres, mais demain je me réserve une virée dans l'arrière pays andalou.
Lundi 14 janvier
La Costa Tropicale c'est ce bout de côte qui va grosso modo d'Alméria à Malaga. Ce qualificatif ne lui a pas été donné au hasard, ici la température est douce toute l'année. De plus, les précipitations qui tombent sur la Sierra Nevada juste derrière, permettent à cette région de ne pas subir de sécheresse. Résultat on y cultive des espèces tropicales, mangues, papayes, avocats et même un peu de canne à sucre. Une belle route suit le littoral, il vaut mieux la prendre en direction de Malaga, dans l'autre sens (Alméria) on se retrouve rapidement au milieu des serres en plastique, la région étant devenue le jardin potager de l'Europe. Mais il n'y a pas que des fruits et des légumes à voir ici, il y a aussi à portée de moto des villes comme Grenade, Cordoue, Séville et de quoi occuper une bonne quinzaine de jours de congés. Autant dire qu'avec une seule journée de disponible je vais orienter mon choix sur autre chose. Je choisi de partir dans l'arrière pays, dans la Sierra Tejeda. Sur ma carte la A4050 qui part de Almuñecar et va presque jusqu'a Grenade une 60aine de km me paraît excellente. Et elle le sera... Ce n'est pas une route faite pour limer les cales-pieds, elle est bien trop étroite. Par contre pour la ballade le nez au vent c'est l'idéal.
Avec un peu moins de bornes dans les jantes je serais revenu en passant par la Sierra Nevada, mais là j'ai jeté l'éponge, demain je rentre sur Lyon... 1500 bornes à venir.
En arrière plan Salobreña et son château |
Si tu rates le virage rendez vous 100 m plus bas |
Elle est pas belle la vie!!! |
Mardi 15, Mercredi 16, jeudi 17 janvier
Je commence ma remontée vers le nord mardi matin. Au bout du chemin il y a Lyon, ses températures négatives et son brouillard légendaire. Mais là-bas il y a aussi ma petite femme qui m'attend, ça me rend le retour plus doux, plus motivant. C'est la première fois que je part faire un grand trip sans elle et au début de mon périple j'avais toujours la sensation de l'avoir oublié quelque part. Je n'ai pas vécu ce voyage en solo de la même façon que si nous avions été ensemble, il m'aura manqué la présence de ma passagère et son regard de "non motarde" pour donner à ce périple une dimension moins raz le bitume.
Le ciel de Salobreña m'offre un dernier spectacle avant mon départ |
J'ai prévu de faire les 1500km en trois étapes. Salobreña-Valence, Valence-Narbonne, Narbonne-Lyon. Ça va faire beaucoup de bornes sur les voies rapides tout ça. J'ai quand même sélectionné quelques voies alternatives sur le premier tronçon et un passage des Pyrénées par la côte, l'occasion d'user un peu mes pneus sur les côtés et peut être de faire quelques photos.
Autour d'Alméria il y a des hectares de serre plastique |
Du côté de Murcia on sent que la combinaison de pluie ne s'impose pas |
La côte méditerranéenne à Valence... bétonnée 😠😠 |
Belle route que celle qui suit le littoral entre Figeras et Collioure |
Ça sent le retour à la casa |
Le Pech Redon le point culminant de la Clape à 214m |
Lever du soleil sur le massif de la Clape |
Epilogue
A chaque retour de voyage je fais un petit débrif histoire de faire le bilan de la semaine de trip. Je n'ai pas eu de problèmes particuliers et même la météo à été clémente avec moi, hormis les deux matinées à Cantalejo ou je me suis gelé les noix. La bécane a fonctionné sans accrocs d'un bout à l'autre du périple, juste a t elle été un peu gourmande en essence sur les liaisons rapides, faut dire que j'ai un peu profité des grandes lignes droites de la Mancha pour lui dépoussiérer les cylindres.
Alors comme à chaque fois je me dis que c'était trop bien et qu'il faudra que je le refasse le plus tôt possible, mais je me connais à l'heure du prochain départ je vais lorgner sur un autre endroit, c'est plus fort que moi il faut que je fantasme sur les coins que je ne connais pas. Alors refera, refera pas ???
"Vamos a ver"
Formidable cette petite ballade surtout sous ce ciel bleu !!!
RépondreSupprimerBonne ballade
Miade
Tien je vois ton commentaire seulement aujourd'hui. Hé oui c'etait une jolie balade.
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