mardi 30 octobre 2018

Les gorges de la Sioule

Pas besoin de trop réfléchir ce matin pour trouver ma destination de sortie. Il y a quelques semaines de ça, en traversant St Pourçain sur Sioule, ( cf: Escapade en Auvergne) mes yeux sont tombés par hasard sur une publicité invitant les touristes à visiter les Gorges de la Sioule.


Je me souviens d'être resté un peu étonné après avoir vu cette affiche car jusqu'à ce jour j'ignorais complétement l'existence de telles gorges. Pas fort pour quelqu'un qui se vante de bien connaitre la région... il me fallait combler cette lacune au plus vite.

La destination n'étant pas très éloignée de chez moi, pas besoin de faire trop de kilomètres pour s'y rendre. Plutôt une bonne chose penserait n'importe quel personne sensée... Oui mais voilà le motard que je suis ne se range pas dans cette catégorie et l'envie de rouler chez moi n'à rien à voir avec la raison, ce serait plutôt pathologique, comme une sorte de grosse démangeaison, un prurit, et quand ça commence à gratter faut traiter en urgence. Le remède est simple, aller se frotter au bitume des petites départementales de campagne, ça marche à tous les coups et en prime ça redonne la gnaque. Alors l'histoire d'avoir peur de faire trop de bornes laissez moi rire....

Le trajet dans les gorges de la Sioule

De toutes les façons, avec moi il est bien rare qu'une sortie tranquille ne se transforme pas en un petit marathon. Quand l'objectif est proche je n'hésite pas à faire des tours et des détours supplémentaires pour peu qu'il y ait des choses sympas à voir dans les environs, ce qui me conduit régulièrement assez loin de mon circuit principal (quand je ne me perd pas). Ma curiosité ne manque pas de rajouter des bornes au programme initial et me laisse généralement sur les rotules à la fin de la journée avec en prime un gros mal de fesses.
je parie que c'est ce qui va encore se passer ce coup ci, mais n'anticipons pas. La Sioule je la trouve après 80 kilomètres de roulage très sympa dans la vallée de la Bresbe. Voilà encore une petite rivière qui a imprimé un caractère un peu particulier à la région, les anciens ne s'y sont pas trompés en trouvant du charme à ce bout de région, le parcours est parsemé de grosses demeures et même d'un ou deux châteaux, c'est fou ce que les gens riches ont du goût... Mais revenons à la Sioule, j'ai eu le temps de l'observer ce matin, coincés que nous fûmes sur le pont Charles de Gaulle, suite à la manoeuvre improbable d'un tracteur et de son énorme remoque pleine de foin, elle semble si calme cette rivière qu'on ne l'imagine pas capable d'avoir creusé des gorges à 50 kms en amont. Alors que je traverse St Pourçain sur Sioule mes neurones sont sur le qui-vive. Sans avoir la taille d'une grande métropole cette ville est un petit labyrinthe où je me perd à chaque fois et il ne faut pas que je rate l'étape suivante, la ville d'Ebreuil qui est le point d'entrée des gorges. Quand on vient comme moi de l'Est, on démarre de ce petit village et on remonte jusqu'au lac artificiel des Fades, cela représente une quarantaine de kilomètres d'une petite route qui suit la Sioule. On traverse de beaux petits villages typiques du Puy de Dôme comme Saint-Gal sur Sioule ou Saint-Gervais d'Auvergne, des noms qui sentent bon le terroir français. Tu es presque sûr en entrant dans le centre historique de ces patelins de ne pas tomber sur un Macdo ou sur une grande surface, mais plutôt sur un bar avec quelques anciens accrochés au comptoir. Sur la D915 il y a aussi un "passage à risque" de quelques kilomètres coincé entre des hautes falaises. Les gens de la DDE qui ont le sens de l'humour ont disposé à l'entrée de ce passage un beau panneau qui rapelle aux automobilistes que des pans de rochers peuvent tomber sur la route à tous moments, c'est rassurant, à moins que ce ne soit une manoeuvre du syndicat d'initiative du coin qui souhaite donner un petit coté aventure à ce circuit. Avec un peu d'imagination on pourrait presque se croire dans des mini gorges du Verdon, en plus vert et moins impressionnant, faut être honnête quand même.

Difficile d'imaginer qu'ici c'est la même rivière que celle qui coule à St Pourçain. Il faut se méfier de l'eau qui dort.


Le pont médiéval de Menat de style roman, du solide pourrait on penser... sauf que la partie gauche à été reconstruite au début du XXème suite à une crue survenue deux siècles plus tôt. 

A quelques kilometres de St Rémy du Blot on tombe nez à nez avec Château Rocher. Un superbe ouvrage de défense qui fut construit au XIème siècle par un seigneur de Bourbon, il aussurait la défense du pont de Menat, axe de communication principal entre Clermont-Ferrand et Bourges jusqu'au XVIIIème. Vu du fond des gorges la bête est plutôt impressionnante et ses tours qui se détachent sur fond de ciel bleu (c'était le cas aujourd'hui) en imposent toujours, même si les ans ont pas mal amoché l'édifice. Depuis 2001 la communauté de communes du Pays de Menat a racheté les ruines du château et le maire de St Rémy du Blot essaye par tous les moyens de restaurer le bâtiment, aidé en cela par des financement publics et des initiatives type loto du patrimoine. Lorsque j'y suis passé le réouverture au public venait d'avoir lieu après une première phase de travaux de consolidation, on peut y voir en ce moment une exposition, travail d'un célèbre jardinier G. Clément et d'un philosophe dont j'ai déjà oublié le nom ...... De là-haut il y a une super vue sur la Sioule, à voir.

Château Rocher, la place forte qui dominait les gorges au XIIème siècle

Je continue ma route et après avoir traversé St Gervais d'Auvergne je pique droit sur le lac artificiel des Fades, enfin droit c'est vite dit, D986 et D62, deux jolies routes à motard qui s'agrippent aux flancs des collines pour déboucher finalement sur le lac de Fades. C'est un plan d'eau qui est entièrement artificiel, résultat de la retenue du cours de la Sioule. J'ai tenu a venir jusque là car depuis que je suis petit j'ai un faible pour les réalisations d'envergure. Mes préférences vont aux constructions qui présentent des grands défis technologiques. Grands viaducs, cathédrales, routes improbables, châteaux, barrages, je kiffe tous les ouvrages qui ont demandé aux humains que nous sommes de l'énergie et du talent pour de dompter la nature. Alors j'avais l'espoir d'en prendre plein les mirettes en arrivant au barrage des Fades, espoir d'autant plus légitime qu'à quelques centaines de mètres en aval il y a un grand viaduc ferroviaire tout métallique, construction du début du XIXème siècle, et qui malgré son look Eiffel n'en est pas un.


Barrage sans eau... Cliché pas beau !!!

Pour le coup j'ai été un peu déçu du panorama qui s'est offert à moi. Je m'attendais à trouver une grosse balafre dans la montagne toute remplie d'eau, mais cette année le niveau du lac est tellement bas suite à la sécheresse qui sévit depuis l'été, qu'une constatation s'impose, un barrage sans eau ça ne ressemble à rien, juste une grosse digue posée au milieu de la rivière. Pour couronner le tout et malgré de nombreuses allers et venues, je n'ai jamais réussi à trouver un angle de prise de vue sympa qui fasse bien ressortir les deux ouvrages, on n'a pas des métiers faciles...
J'abandonne donc le coin pour aller contempler un autre lieu d'intérêt, naturel celui là. Côté rive droite à une trentaine de kilomètres d'ici, le Sioule fait une magnifique boucle, un méandre, curiosité geologique pas si fréquente que ça dans notre pay tant les paramètres nécessaires à leurs formations sont exigeants. Celui ci est bien connu dans la région, on le trouve sans peine en suivant les panneaux disposés un peu partout sur la route, un belvédère y a même été amenagé pour l'observer. Une fois sur place (on y accède à pieds après 2 minutes de marche) je peux faire la même photo que les millions de touristes qui m'ont précédé cette année, malgré tout cela donne un assez joli résultat.


Méandre de Queille au Puy de Dôme 

J'ai lu sur un article de géologie consacré aux rivières que les méandres n'étaient pas éternels. Un jour arrivera, dans quelques centaines d'années peut être, ou l'érosion finira par couper le méandre, et tansformera la boucle en bras mort. Bon, il y a le temps quand même, je peux quitter les lieux tranquilles je pourrai revenir le voir.
Sur la route du retour je vais essayer un nouveau type de prise de vue que j'aimerai bien utiliser dans mes prochaines ballades, le prise de vue avec un drone. Je n'ai pas pu en réaliser beaucoup aujourd'hui, (juste la photo qui illustre cet article et celle ci-dessous) car dans les gorges il y avait trop de vent. Mais sur la route du retour les conditions se sont améliorées et je trouve finalement un pré dégagé qui se prête à la manoeuvre. Je sors le matos et je fais un selfie.

A total contre-jour certes, mais ça a l'air de fonctionner

Il fait encore bien chaud ce soir sur la route du retour malgré que nous soyons bientôt en novembre. Cette sortie prend des airs de fin de saison. L'avancée inexorable vers les mois d'hiver me plonge toujours dans la mélancolie. Aurais je l'occasion d'en refaire une petite avant le mauvais temps ? Serais je assez courageux cette année pour sortir dans le froid ? Mon ami Erick parle régulièrement de faire une hivernale ensemble, une petite, une spéciale motards frileux qu'il me dit. Je ne déborde pas d'enthousiasme pour l'instant mais je reste "open" un truc sympa pourrait me convaincre.

1 commentaire:

  1. Ah super Alain je ne sais ce que tu as fait mais je crois que je peux ajouter mes commentaires ?
    La seule chose qui manque c'est la tête de mon petit Olaf lorsque je t'adressais un commentaire ?
    Dommage ?
    Le paysage est vraiment magnifique !
    Et en hiver ça doit être superbe !
    Donc à la prochaine ballade.
    Gros bisous
    Miade

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