mardi 17 avril 2018

La "Pat' de l'Ours", un vrai restau de biker

Je n'ai pas toujours de destination précise lorsque je pars rouler à moto, le simple fait de me retrouver au milieu de beaux paysages suffit en général à me combler. Mais il arrive parfois qu'au plaisir du pilotage vienne se rajouter une dimension hédonique, la perspective d'un bon restaurant par exemple...


Le coupable c'est ce fourbe d'Erick. Voilà qu'il me balance dans la soirée un SMS façon Scud. Ça te dirait demain d'aller rouler ensemble, puis de déjeuner à la "Pat' de l'Ours"?? Tu parles, qu'est ce que je pouvais faire... A part sauter sur l'occasion et remiser tous les trucs "importants" que j'avais prévu. Y'a des priorités dans la vie quand même.


Le "restaurant motard" c'est un concept, un endroit ou tu manges (bien de préférence) en restant toujours dans l'ambiance bécane. La "Pat' de l'Ours" c'est un restau motard. C'est Erick qui m'a fait découvrir cette pépite un jour de ballade dans l'est de la région Rhône-Alpes. Il n'est pas facile à trouver car bien planqué au creux des gorges de l'Ain, près de la petite ville de Corveissiat, sur la D936. Quand finalement on y arrive (moi je me perd sans arrêt quand j'y vais seul), à peine la moto posée sur le parking, on a un l'impression d'avoir été téléporté aux US tellement l'extérieur de l'établissement ressemble à un 'dinner' américain. Une fois la porte d'entrée franchie, l'impression se confirme. Avec sa déco atypique spécial bikers des sixties, l'ambiance de la grande salle fait très route 66. C'est seulement lorsqu'on passe à table qu'on réalise que non, on est bien en France, car les plats que prépare Patricia (sa femme) en cuisine sont bien meilleurs que les trucs chelous que l'on te sert traditionnellement de l'autre coté de l'Atlantique. Chauvin moi ???
Finalement c'est plutôt un bon plan de partir de la région lyonnaise quand tu as décidé d'aller manger là-bas. La route qu'on prend pour s'y rendre mêle émotion esthétique et plaisir de conduite, excellent pour se mettre en appétit. Les premiers kilomètres nous font traverser un bout de la région de la Dombe. A cette période de l'année c'est tous les champs de colza qui sont en fleur, putain que c'est jaune, que ça sent bon. Après, moi si j'avais un conseil à donner, ce serait de faire une petite pause à Neuville sur Ain, le temps de prendre un petit café avant d'entamer la route des gorges.

Tien, je suis tout amour aujourd'hui et je vais même vous donnez l'adresse de notre petit bar..."Aux trois faisants" De sa terrasse on peux surveiller les montures. 
La route que je préfère pour la suite, démarre juste après la ville de Poncin sur la D91. On la suit jusqu'à la hauteur de Thoirette, et là, on repasse côté rive droite avant de reprendre au sud direction le restau. La route, elle, continue à suivre l'Ain, tantôt rive gauche, tantôt rive droite sur un belle distance. Sur notre portion d'itinéraire c'est la fiesta assurée. Moi, je prend toujours le côté rive gauche que je trouve plus joli (bon, on peux aussi choisir rive droite...mais moi je préfère la gauche etpicetout). Que tu conduises en mode grand prix ou relax comme nous ce matin, tu en prends plein les mirettes.
A ce stade de la ballade on a maintenant une bonne demie heure de bonheur devant nous. La route suit le cours de l'Ain, de hautes falaises calcaires la surplombent et se reflètent dans la rivière. Il y a très peu de circulation ce matin, les paysages ne sont que pour nous et nos bécanes, accélérations, bruit des deux Vtwin qui résonnent dans les gorges, frissons. Après quelques kilomètres de ce régime c'est plus fort que moi, je passe en mode intemporel. Je m'explique, j'ai remarqué que dans la vie courante on a souvent tendance à se projetter soit dans le futur soit dans le passé. Le résultat c'est qu'on vit très rarement l'instant présent avec force, toujours à se demander ce qu'on va faire après ou à se repasser ce qui a déjà eu lieu. La moto a chez moi ce pouvoir de figer le temps, de me faire vivre chaque seconde qui s'écoule avec une telle intensité que tous mes neurones étant mobilisés, il n'y a plus de place pour autre chose, c'est ce que j'appelle le mode intemporel. J'avais régulièrement cette sensation lorsque je pilotais encore, et je me rappelle avoir souvent été très étonné une fois revenu sur le plancher des vaches du temps que j'avais passé en l'air. Pour faire ça en moto, il faut qu'un certain nombre de conditions soient réunies, la route, le décors, la météo, la moto... Ça ne risque pas de m'arriver sur l'autoroute quand il pleut, à ce moment là je ne peux que me projeter dans le futur, c'est à dire chez moi au sec. Le côté négatif quand je suis dans cet état c'est que je ne m'arrête jamais pour faire des photos... On n'a pas des vies faciles.
Tout à une fin et une fois revenu sur terre on est devant la Pat' de l'Ours c'est le moment d'aller se goinfrer.

L'intérieur du restau est intégralement décoré. Tous les objets présents ayant un rapport de près ou de loin avec le deux roues

Faut être réaliste l'après midi ne pourra pas être mieux que cette matînée. Nous sommes tout de même remontés jusqu'à Lons le Saunier par la 117 avant de virer à l'ouest sur Louhans. Un joli brin de route cette 117. Le retour final sur Lyon fut un peu gâché par faute de temps. Oui j'ai eu honte mais j'ai pris l'autoroute à Belleville. Enfin on avait tellement profité le matin qu'il fallait bien que ça s'arrête un jour non.

2 commentaires:

  1. C'est vrai que ce n'est pas possible de résister à un beau petit resto !!!!
    Et en + la vue est sympa !!!

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    1. La cuisinière n'utilisé que des produits frais, et en plus on peut parler moto avec le patron.😆😆

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