mardi 9 mai 2017

Fin de malédiction en Livradois-Forez

Il existe de nombreuses façons pour sélectionner une destination de sortie moto. A mi-chemin entre le hasard et l'étude approfondie il y a la méthode dite du "menu". On étale une carte routière sur la table et on fait comme au restaurant, on choisi un parcours selon ses envies du jour. Une fois le choix arrêté y'a plus qu'à consommer. Facile non ?


Erick s'est laissé tenter par une ballade dans le parc du Livradois-Forez. Jolie région certes, mais....
La région du Forez, je la connais pour y être allé plusieurs fois dans ma vie de motard. J'en garde le souvenir d'une nature sauvage sillonnée par des routes bien tortueuses qui vous invitent au limage de cale-pieds sans relâche. Malheureusement ce qui a surtout marqué ma mémoire, c'est le temps de chiotte (pluie+froid) que je me suis pris à chaque fois qu'il m'est venu l'idée de rouler dans ce coin là. C'en était arrivé à un point où j'avais élevé cette fatalité au rang de loi universelle, loi qu'on pourrait résumer ainsi; dans le Forez, les nuages de toutes les régions voisines se rassemblent, se concentrent et répandent méthodiquement leur contenu sur les motards qui se trouvent dessous. Quand à la température c'est simple, elle ne dépasse jamais les 5°C, c'est prouvé, c'est scientifique, y'a pas à y revenir. Fort de cette certitude et n'ayant guère envie de passer pour une lopette aux yeux de mon co-biker en essayant de négocier une destination moins "extrême", je me suis préparé en connaissance de causes, un peu comme s'il me fallait rallier le grand nord en plein mois de février.
Le départ de Lyon sous un soleil insolent n'entame en rien mes certitudes, d'ailleurs en regardant au loin vers le sud ouest, je me rassure en apercevant au loin une barrière nuageuse noire et compacte, tout là-bas les dieux du mauvais temps se préparent gentillement à nous accueillir.
Quand on vient de Lyon comme nous, il est sympa de se faire une halte café chocolat chaud dans un bar à Montbrison. Cette petite ville est située en bordure de ce qui va devenir notre terrain de jeu, on a ainsi tout le loisir de se détendre un peu et d'évoquer entre nous les futures petites routes que nous allons emprunter. Au moment de repartir, c'est avec compassion que je regarde s'éloigner mon pote qui n'a même pas de combi de pluie ni de gants chauffants, manifestement il ne connait pas la malédiction qui sévit sur la région. On enquille la D496 en sortie de la ville, en direction de Saint Anthelme. La route commence a tournicoter gentillement en grimpant le col de la croix de l'Homme Mort, la température descend aussi surement que nous nous élevons. Dans un premier temps je suis presque rassuré de voir que mes prévisions étaient justes, on ne plaisante pas avec les malédictions. Je me souviens de ma dernière tentative dans ce coin, une journée moto avec des amis s"était terminée en séance de jet ski tant la pluie tombait drue ce jour là. Mais finalement, au fil de notre ascension, je note que le ciel a plutôt tendance à s'éclaircir. Tient, c'est bizarre ça, plus on avance, plus le soleil s'affirme et nous envoie des flashs lumineux au travers des branches de pin, j'en viens presque à regretter de ne pas être obligé de stopper pour enfiler ma combi de pluie!!! Arrivés à St Anthelme on prend la D66 pour aller direct sur la ville d'Ambert. Quand nous y arrivons, les nuages ont totalement disparu et le soleil tout la-haut se moque de mon accoutrement d'explorateur frileux. On stoppe au café des lyonnais, chez Mr Gazon... On pourrait presque manger en terrasse!!! Un repas à base de produits simples mais bien cuisinés avec évidemment un énorme plateau de "Fourme" le fromage "made in Ambert". Avant de quitter la ville, on jette un coup d’œil à la mairie qui a élu domicile dans un ancien sillot à grain, je range bien vite l'appareil photo, on pourra de nouveau faire des photos sympas quand la barrière de panneaux électoraux aura été rangée. On reprend la route avec en ligne de mire le col du Béal. Avec un peu plus de temps il aurait été intéressant d'aller visiter le musé du papier, la ville ayant joué jadis un rôle important pour cette industrie. Mais voilà, la D40 nous attire avec sa montée au col du Béal, des virolos comme je les aime, francs du collier, pas trop serrés, même pas défoncés, un vrai programme d"école. Un qui rigole devant moi c'est le père Erick avec sa VFR.
"Ça va vraiment bien cette petite bécane sur ce style de route"  me dira-il quelques kms plus loin avec encore des étoiles dans les mirettes. Tu m'étonnes. Alors que je ralentis quelques secondes pour chercher à faire une photo, il s'est échappé le fourbe et je ne l'ai revu qu'en haut du col, tranquille à coté de sa moto béquillée, je le soupçonne même d'avoir eu le temps de re-graisser sa chaine!!!
Bien sur que j'ai des excuses 😏, avec ma tenue de scaphandrier je mijote dans mon jus puisqu'il fait un temps magnifique depuis notre arrêt repas, et ça me déconcentre. Et pis moi j'ai pas une moto sportive de djeun's non mais.
La ville suivante c'est Chalmazel. rien que quelques petites maisons et un château bien mastoc à l'entrée de la ville. Mais surtout, on roule à flanc de montagne, une route en balcon qui nous offre une vue sur la vallée de la Loire.
L'heure du retour sur Lyon approche et nous choisissons un trajet qui passe par Noiretable, Boën, Feurs...et puis autoroute pour rentrer sur Lyon plus facilement.
Nous avons roulé 330kms, dont les 3/4 sous un soleil radieux. La malédiction d’Amber a volé en éclat, sans exorcisme, sans même un petit sacrifice humain. Voilà que cette aventure m'ouvre de nouveaux horizons, et qui sait, je vais peut-être oser m'aventurer au nord de Macon?


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Laissez moi un commentaire, je m efforcerai d y répondre rapidement.