mercredi 28 septembre 2016

Un massif des Alpes un peu à l'écart du tourisme, les Bauges

Pour moi les Alpes se sont longtemps résumées au seul massif de la Vanoise. Je m'y suis rendu une semaine par an, pendant de nombreuses années, en bon Parisien, pour y faire du ski. Depuis bientôt 35 ans que je vis à Lyon  j'ai quand même élargi un peu ma connaissance de cette région, mais, à part le Vercors la Vanoise et le massif de Chartreuse, je ne suis pas un grand connaisseur de ces régions alpines. Il est grand temps que je m'aventure un peu dans les massifs environnants.


Alors pour cette sortie d'aujourd'hui, j"ai envie de changer un peu de décors, combler des lacunes, je met le cap sur le massif des Bauges.

Les Bauges, c'est un "petit" massif montagneux, coincé entre le lac du Bourget à l'ouest, le lac d'Annecy à l'est, la vallée du Fier au nord et la Combe de Savoie au sud. C'est aussi un parc régional qui permet de faire de belles randonnées pédestres, et du ski. Principale activité économique, la production de lait pour la fabrique de fromages, dont la réputée "Tome des Bauges". Je ne l'avais pas remarqué, mais "Tome" s'orthographie dans ce cas avec un seul "M", à la différence de la "Tomme" de Savoie qui elle en prend deux.


Le trajet prévu

C'est bien dommage, et je le remarque à chaque fois que je vais dans les Alpes, c'est un peu loin de Lyon pour des ballades à la journée. Ce que je fais maintenant, c'est que je prends l'autoroute cela m'évite bien des heures de roulage pour me rendre sur place. Ce matin ne fait pas exception, je roule jusqu'à Chambéry, par la A43, et je rentre dans le massif des Bauges par St Jean d'Arvey.

A partir de maintenant je rentre dans le vif du sujet

 Aujourd'hui c'est au tour de "Harlette" de m'accompagner. Elle est restée dans le garage pendant 3 semaines, je ne lui ai rien soufflé de mes infidélités nippones en Corse. Me pardonnera t'elle??
La route que j'ai choisi d'emprunter c'est la D912. Elle me conduit jusqu'au col de Plainpalais, presque 1200m d'altitude. Plus je monte, plus la température baisse, et bientôt je suis obligé de mettre mes gants chauffants en marche. La route est petite et n'est pas en très bon état. Les petits villages que je traverse semblent bien perdus dans cette nature impressionnante. Je n'ai pas encore trouvé un bar ouvert pour me faire mon chocolat chaud du matin.

"Harlette" n'est pas rancunière, elle tourne comme une horloge

J'ai lu quelque part que cette région était orientée production laitière, je le confirme vu le nombre de vaches dans les près, et  cette odeur persistante de bête qui m'accompagne depuis un moment et qui m'a fait croire au début que je m'était assis dans une bouse. Arrivé à la hauteur du restau-bar de la "Baratte" et avant d'emprunter la D110 sur la gauche, j'aurais bien aimé me faire une petite pause, mais voilà, les dieux de la ballade en ont décidé autrement, l'établissement est fermé, réouverture le 29, c'est à dire demain. Grrrrr!!!

Les maisons des petits villages sont blotties les unes contre les autres, sans doutes pour se protéger du froid que l'on devine mordant 
Mes espoirs de chocolat chaud s'évanouissent alors que je me met sur la D110 en direction du Semnoz, je sais que je suis parti pour une quarantaine de kilomètres de virages, sans l'ombre d'un bar.
A mon prochain stop, c'est un demi que je prendrai.
La D110 est vraiment atypique. Déjà, elle se transforme subitement en D41... Mais ce n'est pas le plus intéressant. Sur sa partie qui monte jusqu'au col du Semnoz, la route serpente entre les parois de calcaire. Elles sont ce matin, d'un blanc éclatant. Le contraste avec le bleu du ciel est bluffant. Il faut s'imaginer qu'il y a quelques centaines de millions d'années, alors que les Alpes n'avaient pas encore "poussé", ces territoires étaient vraisemblablement recouvert par un océan et le calcaire si étincelant au soleil aujourd'hui, était au fond de l'eau, simples couches de sédimentation de massifs coralliens.

Ce massif préalpin est formé principalement de calcaire, peut on lire dans Wikipédia, je confirme!!!


 En premier plan les pâturages et derrière le Mont Blanc

En suivant la D41 je redescend finalement jusqu'au lac d'Annecy. Tout au long de la descente je n'ai pas pu trouver un seul endroit dégagé pour faire une photo du lac.Tans pis, j'en prendrai sur les berges, les pieds dans l'eau.

Belle plage, mais l'eau doit être froide

Les Bauges, derrière!!!

Comme à chaque fois que je me retrouve à faire du tourisme autours de ces lacs de montagne, mon papa ayant été un as de la pêche, l'idée me vient rapidement de gouter au poisson typique de cette écosystème, poisson d'eau douce en eau profonde. Et là je pense tout de suite à l'Omble Chevalier, espèce emblématique de cette région. Hé oui, mais ça c'était avant, avant que l'industrie ne pollue ces lacs avec leurs rejets de PCB. Aujourd'hui les rejets ont cessé, mais le PCB, lui est resté!!! c'est un comble, après avoir enfin réussi à débarrasser ces lacs de la pollution par les phosphates dans les années 1980. Pour finir, j'ai mangé un magret de canard au poivre vert, typique non ?
Je reprend mon circuit en me promettant de revenir l'année prochaine, après une étude un peu plus approfondie du milieu aquatique alpin, et qui sait je trouverai surement quelques espèces spécifiques, épargnées par la pollution au PCB.
En attendant, à moi la D2508, direction Faverges. Cette route suit pendant un moment les berges du lac d'Annecy, saupoudrées ici et là de très belles demeures cossues. Après Faverges c'est la montée au col de Seythenex et la belle descente qui lui fait suite vers Frontenex

Quelque part pendant la descente, au détours d'un virage la vision presque subliminale du Mont Blanc


De la D12 une petite route mène à l'abbaye de Tamié, mais le temps m'est compté, ce sera pour un autre jour


 Je redescend au sud du massif, dans la Combe de Savoie 

Sur la route du retour, un arrêt pour admirer le château de Miolans
 
A Frontenex, me voilà dans la Combe de Savoie, sur l'ancienne route qui menait aux stations de ski de la Maurienne et de la Tarentaise, bien avant que l'autoroute ne soit construite. Je retourne sur Chambéry, ou je vais récupérer la A43 en direction de Lyon. J'ai encore une petite centaine de kms à faire pour renter, et ce ne sont pas les plus intéressants.
Les longes distances d'autoroute étant propices à la réflexion, mes pensées vont de l'Omble Chevalier élevé aux PCB  aux superbes demeures qui dominent  les berges du lac d'Annecy. Rien à voir me direz vous... Encore que, dans les deux cas je m'interroge, comment a t'on pu laisser des activités humaines abimer à ce point un écosystème ? Et qu'ont bien pu apporter de si essentiel à l'Humanité les possesseurs de ces fabuleuses villas pour être tellement favorisées ?
La cinquantaine de kms qu'il me reste à parcourir ne me suffira sans doutes pas à trouver des réponses, je préfère garder en mémoire l'image du Mont Blanc sous le soleil de fin d'après-midi, aperçue quelques secondes pendant la descente du col de Seythenex.
Tiens, la prochaine fois, j'irai bien faire un tour dans le massif du Mont Blanc moi...

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