mercredi 29 juin 2016

Le haut Beaujolais

Je ne suis pas superstitieux, juste attentif aux manifestations de mon environnement.  Et il fallait être totalement insensible ce matin pour ne pas ressentir les signes annonciateurs d'une très bonne journée. La vision du ciel dégagé et du soleil qui chauffe déjà pas mal à cette heure matinale, même si c'est plutôt normal en été, ça vous met tout de suite un motard en forme. Je me prépare à grande vitesse, trouve mes clés, mes papiers, mon casque, le tout rapidement et sans tout retourner l'appartement, décidément, ce matin, tous les voyants sont au vert.


C'est la région du Haut Beaujolais que j'ai retenue pour cette ballade sans but.

 
Lorsqu'on habite dans le nord de Lyon, les Monts du Beaujolais sont à portée de roue. ils proposent aux motards en quette de nature, un terrain de jeux très intéressant. Le choix du style de route y est assez large. Il va de la très petite route à peine goudronnée au grand ruban de bitume tout lisse. Il est ainsi possible d'alterner ballade en mode "nez au vent" et conduite un peu soutenue, voire carrément arsouillante. Les paysages, constitués de moyennes montagnes et de forêts de sapins sont très dépaysant pour un gars comme moi qui 40min plus tôt était encore dans la circulation lyonnaise. Et justement en parlant de sapins, c'est par le Lac des Sapins que je commence mon périple. Au sud de la vallée de l'Azergue, peu après le village de Le Breuil, je prend à l'ouest sur la D338 direction Amplepuis. Ce sont presque 40kms de beau virages qui s'offrent maintenant à vos roues impatientes. Les pneus sont en température, la route est sèche, que la fête commence!! Il y a un petit panneau tout au début de cette portion de route qui rappelle, à la manière des inscription sur les paquets de cigarettes, "rouler vite est dangereux" Mais bon, nous autres motards, nous ne roulons pas, nous pilotons...
La fête elle commence tout de suite. La première portion de route qui monte jusqu'à Valsonne est nickel avec des grandes courbes que l'on peut prendre à ... (ça dépend du pilote en fait). Moi je monte ça tranquille, entre 90 et 120, bien calé sur mon siège, les genoux serrés sur le réservoir, je ne fais qu'un avec la bécane. Pas de déhanchement à la Marquez, pas de freinages tardifs, j'enroule sur le couple, avec l'unique soucis de ne pas planter les cales pieds dans le bitume lorsque le virage se resserre un peu trop (ils frottent assez vite sur la Harley). Dans ces grandes courbes, Harlette elle gigote, se tortille, louvoie même sensiblement, mais sort finalement toujours du bon coté de la route, un vrai régal. Me voilà déjà au col du Pilon. Je roule encore quelques km, direction Cublize, les virages se resserrent et malgré le beau soleil la température c'est rafraichit, nous sommes à près de 800m. Je m'octroie une petite pause.

Cette belle route s'appelle la route des sapins, devinez pourquoi?


Avant Cublize, je jette un œil sur ce fameux lac des sapins. J'avais prévu de m'y arrêter, mais la masse de vacanciers et l'accès qui semble règlementé me font changer d'avis. Je prend juste une photo, et reprend mon chemin.

Soit je ne suis pas réceptif ce matin, soit ce lac n'est pas terrible!!!

Peu après la sortie de Cublize, je tourne sur la droite en direction de la ville de Granris par la D504. La route se fait plus étroite, les virages plus serrés. Rapidement je baisse la cadence. Ici le risque de tomber nez à nez avec un tracteur ou pire avec un troupeau n'est pas négligeable, et la perspective de se retrouver incrusté dans un derrière de vache ne me tente pas (je ne porte pas de casque intégral!!!).


 Paysages de Haut Beaujolais

Je suis de toutes façons largement récompensé par la beauté des paysages. A moins d'une centaine de kilomètres de Lyon, l'impression d'une nature toute puissante est indéniable.
Encore quelques séries de virages et je rejoins une route que je connais bien et qui monte jusqu'au col des Echarmeaux. Je l'emprunte pour remonter jusqu'à Lamure sur Azergues, quelques kilomètres après, je tourne à droite sur la D9 en direction de Marchampt puis Quincié en Beaujolais. Petites routes, voire très petites, il est fortement conseillé de ne pas trop faire le mariole ici. Les pluies récentes ont raviné les talus, et par endroit la route est pleine de graviers. Pas bon ça pour un motard!!! Je fais avec. Après le col de la Croix Marchampt, je quitte les forets de sapins pour me retrouver dans un décors plus Beaujolais, avec des coteaux couverts de vignes et une vue plongeante sur la vallée de la Saône.

 Changement de décors, je suis maintenant dans les vignobles du Beaujolais

Je me perd un peu et me retrouve soudain dans le petit village de Clochemerle. Si vous n'avez pas lu le roman éponyme de Gabriel Chevallier, n'hésitez pas. Une peinture humoristique de la société de l'époque, la vie sociale d'un petit village du beaujolais dans les années 1920, les jalousies, les mesquineries, les luttes inter classes, le tout dépeint avec truculence, on ne visite plus le Beaujolais de la même façon

C'est dans ce village qu'est censée se passer le roman de G Chevallier
Je retrouve enfin ma route et me dirige vers Liergues. Me voilà bientôt de retour sur Lyon. Je passe par Pommier, Limonest et je retrouve les bouchons traditionnels à l'entrée de la citée des Gones.
Après 130 kms de petites routes bien sympas, je suis de retour chez moi, il ne me reste plus qu'a trouver les mots justes pour retranscrire sur ce blog le plaisir que j'ai eu à rouler ce matin.

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