jeudi 23 avril 2015

Raid de trois jours dans le désert d'Anza-Borrego

J'ai toujours, enfouies dans un coin de ma tête, des envies de grands voyages à moto. Des ballades au bout du monde, rien que la route, ma machine et moi. Mais j'ai aussi une fâcheuse tendance à aimer dormir dans un lit confortable, après avoir fait un bon repas...





Alors heureusement, pour concilier tout ça,  j'ai Marie, ma femme, qui trie mes idées, étudie mes propositions, les adapte, les améliore, bref qui transforme une galère assurée en séjour agréable. 
Un exemple?  Ce petit tour de trois jours, dans la région d'Anza-Borrego au sud est de Los Angeles. Nous visitions la Californie depuis trois semaines et l'idée de faire une petite boucle de quelques jours en moto sur le territoire américain m'était venu en lisant Roadtrip magazine, en France, quelques mois auparavant.
Le désert d'Anza-Borrego n'est pas la destination la plus courue lorsqu'on se trouve en Californie, mais ce petit coté  "Terra Incognita" accessible en peux de jours au départ de Los Angeles m'a tout de suite séduit.
C'est une vaste région  désertique, qui a pourtant le statut de parc national. Elle n'est pas si déserte qu'elle veut bien le laisser paraitre. On y dénombre quelques centaines de plantes (des cactus pour une bonne part d'entre elles) et des animaux aussi emblématiques que le Roadrunner  (le célèbre bip-bip). Il y a surtout, par endroit, des  oasis avec des palmiers des humains des petits restaurants et des motels sympas. C'est une de ces oasis, Borrego Springs, que Marie a ciblé pour notre aventure chez l'Oncle Sam.
La moto, on la récupère ce jeudi matin à Los Angeles. Chez Eagle Rider, le loueur bien connu des bikers français en mal d'aventure américaine. Ils sont vraiment très sympas.
Nous avons réservé par internet il y a plusieurs mois déjà, une Harley Davidson  modèle Roadking, c'est une moto qu'on voit très couramment là-bas.

Nous sommes arrivés à 9h00 tapantes, mais petit problème, nous avons devant nous, une troupe de motards brésiliens qui n'en finissent pas de se préparer. Nous  craignions le pire au niveau de l'attente, c'était mal connaitre l'efficacité américaine. En moins de temps qu'il n'en faut à un biker pour enfiler son blouson clouté, nous nous sommes retrouvés habillés, casqués et prêts à partir pour l'aventure.
La voilà la Roadking qui va transporter pendant 3 jours
Le choix des casques n'est pas pléthorique, il faudra se contenter de ces bols tout à fait symboliques.


Surtout ne pas tomber chez Eagle Rider!!!
La moto est bien équipée, et, avec ses deux grandes sacoches Marie aurait pu emmener toute sa garde robe. Pour les connaisseurs, elle est motorisée avec le 103cu et ses pots aux normes américaines font un joli bruit bien "rebelle". La machine tous pleins effectués pèse quand même la bagatelle de 400kg, Il va me falloir beaucoup d'attention lors des manœuvres. Je n'ai jamais conduit de moto si imposante, et j'appréhende de me retrouver dans la circulation Californienne déjà dense.
Pour sortir de Los Angeles, nous prenons la highway 1, qui longe la côte Pacifique jusqu'à "Dana Point", puis ensuite la highway 5 jusqu'à Oceanside. Ces portions de route nécessitent une bonne dose de patience, le nombre de feux tricolores et la densité de circulation à cette heure étant ahurissants. Ce n'est pas la partie la plus intéressante du parcours.
Il nous faudra un temps fou pour nous extirper de la highway N°1
Je m'habitue assez vite à la conduite de cette moto, et si son maniement a l'arrêt est un handicap, dès que l'on roule, la Roadking se transforme "presque" en vélo.
Nous stoppons notre progression dans le quartier Est d'Oceanside  afin de ravitailler la machine et les passagers. Voyager à moto permet de très bien se fondre dans la population locale, et il n'y a guère que lorsque je tombe sur un style de pompe à essence encore différent des autres, et que je vais solliciter l'aide du pompiste, que mon Anglais pas "fluent" du tout me rappelle que je ne suis pas d'ici.
J'en aurais eu du mal avec les pompes américaines. Toutes différentes les unes des autres
Il est temps de repartir en direction de l'est. Nous prenons la Hwy 76 et les 53miles (environ 80km) qui séparent Oceanside de la jonction avec la Hwy 79 nous réconfortent avec la moto et la Californie. La route est belle, elle serpente à travers la campagne californienne, et il y a peu de circulation. Au fur et à mesure que nous progressons vers notre but le paysage change, et c'est maintenant de belles montagnes qui succèdent à nos paysages de campagne.
Enfin des grands espaces
Passé la ville de Julian, nous prenons la Hwy 78 pendant une dizaine de miles puis une petite route nous conduit jusqu'à Borrego Springs ou nous avons réservé ce matin notre motel. Entre temps le paysage a encore changé, et nous roulons maintenant en plein désert. La lumière de fin de journée est magique, et durant  les derniers kilomètres qui nous séparent encore de notre but, notre esprit est transporté quelques siècles plus tôt, au temps de la ruée vers l'or.
Nous sommes bientôt arrivés à notre motel
Il y avait presque 200miles (320km) à faire dans la journée, et en partant de los Angeles à 10h00 ce matin, nous arrivons finalement un peu avant le couché du soleil au "Stanlunds and Suites. La moyenne n'est pas bien élevée, mais ne somme nous pas en vacances?
Apéro improvisé sur la petite terrasse de notre "suite"
Pour la journée suivante, nous avons prévu de rester dans le parc et de le sillonner avec la moto. Il y a plus de 500 miles de routes qui traversent la région dans tous les sens, c'est dire si nous avons largement de quoi nous occuper.
Il est l'heure de démarrer, il ne fait pas encore trop chaud.
Nous avons démarré tôt le matin, car aux dires de l'hôtelier, la fin de journée est souvent chaude et ventée. J'ai concocté un petit itinéraire, qui au départ de notre hôtel nous fera prendre la route  S22 puis la route S2. Ce sont des routes qui ont là-bas l'appellation "Scénic highway", en d'autres termes et en langage plus français une jolie ballade.
 Des paysages très variés...
Tantôt  très aride...
Ou carrément vert lorsqu'il y a de l'eau.
Et c'est effectivement le cas, la route qui se faufile entre les massifs montagneux, arides mais de couleur toujours différentes ne nous lasse jamais. Nous avons vraiment l'impression d'être seuls au monde. Sur notre route nous trouvons le petit village de Julian. Dans les années 1870, on a trouvé un peu d'or dans cette région. La ville de Julian est née à cette époque. L'activité minière n'a pas duré très longtemps, mais la ville à survécu, gardant de nos jours encore, ce style si particulier des villes du "Far West". Pour l'heure on y produit surtout de la pomme (Golden?).
Les agaves du désert
L'après midi nous réserve une surprise. Nous tombons par hasard sur le site de "Galleta Meadows".
Imaginez des sculptures métalliques de plusieurs mètres de haut, représentant des insectes, des animaux préhistoriques, des personnages, un dragon, bref tout un tas de créatures plantées là dans le désert, ce n'est pas un mirage. Il s'agit des œuvres de Ricardo Breceda, sculpteur sur métal. Nous avons vu une vingtaine de ses réalisations, toutes disposées sur une immense lande désertique.
La visite nous prendra le reste de l'après midi, et de retour a l'hôtel il nous faudra quelque temps pour revenir dans le monde réel.

 Surréaliste, cette étendue désertique, avec disséminée un peu partout, ces étranges sculptures métalliques 

Dépêche toi Marie, je la tiens le temps de la photo !!!
Le dernier jour de location est arrivé. Nous partons de Borrego Springs sous un soleil radieux, mais bien vite les conditions se gâtent, et à partir de la ville de Temecula, et dans l'idée de rentrer plus rapidement, nous prenons les freeways 15, puis 105 jusqu'au bureaux d'Eagle Rider.






C'était la première fois que nous roulions en moto aux USA et l'expérience est vraiment à tenter.
En moto on ressent beaucoup mieux les choses. D'une certaine façon on se sent plus proche de la vie américaine. Et puis rouler en Californie sur une Harley Davidson, c'est un peu vivre un rêve.
Attention toutefois à l'endroit où on loue la moto, pour nous et notre petit ride de trois jours, louer à Los Angeles, ne fut pas le meilleur des choix. Si les gens de Eagle Rider ont toujours été au top, la taille énorme de la métropole fait qu'il nous a fallut plusieurs heures pour en sortir et y revenir.



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