Quand tu as autant le sens de l'orientation qu'un bulot

Les cartes m'ont toujours fasciné, et pour mes sorties moto c'est le moyen de navigation que je favorise. Cette habitude fait bien rire mes amis, car une fois sur la route je me perd avec une régularité diabolique, il y en a toujours quelques uns qui en profitent pour se moquer.

"Déjà que tu roules sur une bécane de vieux, si en plus tu navigues comme au siècle dernier, on n'est pas sorti"

Ils ne se doutent pas qu'au fond de ma poche de blouson mon Google Maps n'attend que mon bon vouloir pour me venir en aide, si seulement je pouvais m'en servir sans que ça se voit !!!

En 1970 quand j'ai commencé a faire de la moto les technologies numériques n'étaient encore que des curiosités de laboratoire, Bill Gates (qui est né la même année que moi) n'était encore qu'un informaticien tapotant sur des ordinateurs préhistoriques, et le GPS, débutait tout juste sa carrière aux USA... chez les militaires. Il faudra attendre les années 2000 pour que ce système de navigation soit disponible pour les civils, donc si je compte bien, j'aurai roulé presque une une trentaine d'année avec comme seul soutient les fameuses cartes Michelin, outil de base indispensable à cette époque pour préparer son parcours et éviter de se perdre une fois sur la route. Alors tu m'étonnes que j'ai du mal à m'en séparer!!!
Ça ne veux pas dire pour autant que je tourne le dos aux progrès technique, je me sers aussi d'un GPS et j'ai de bonne raisons pour ça, je suis une quiche en matière de navigation. Je me perds en ville, je me perd en pleine nature, il m'est même arrivé de me perdre dans un parking (un grand hein!!!) et dans ces cas là, malgré tous mes efforts ce n'est pas toujours la carte qui me tire d'affaire, mais plutôt Google Maps.

Non, la ville que je cherche n'a pas disparu de la surface terrestre !!! (photo Marie)

Je me demande régulièrement pourquoi je ne suis pas allé jusqu'au bout de mon raisonnement et que je n'ai pas encore équipé ma moto "full voyage", avec un beau GPS, fixé sur le tableau de bord de ma moto, un outil moderne à qui je confierais ma destiné en toute confiance le temps d'un parcours... Cet état d'esprit dure en général jusqu'à ce que j'étale mon IGN sur la table pour préparer la sortie suivante, et là j'ai ma réponse. Si je n'ai pas encore investi dans la technologie de pointe ce n'est ni du snobisme, ni de la provoc, ni de la frime, pas même l'histoire de prouver que sur la route c'est moi qui décide, c'est bien plus simple.
C'est juste parce que je préfère les cartes pour la phase de préparation du roadbook, c'est là qu'elles montrent toute leur supériorité par rapport aux GPS ( Aïe, pas taper les gars ce n'est que mon avis). Bien calé, ma carte étalée sous les yeux, c'est un peu comme si je me trouvais sur un balcon, face à la région que je convoite. De mon salon j'ai tout devant moi, les routes, les villes, les plaines, les reliefs (et je ne parle même pas des cartes en 3D, spéciales régions montagneuses) et tout ça sans être obligé de zoomer sans arrêts pour faire apparaître les détails intéressants, qui prennent un malin plaisir à disparaître de l'affichage quand on en a besoin. La magie commence déjà dans le magasin quand on les achète, pour peu qu'il y ait du choix, c'est un peu comme si on avait tout le monde au bout des doigts, il n'y a plus qu'à choisir... Tracer sa route sur une carte c'est déjà commencer à voyager.
Attention, aussi sympa que soit l'étape de la préparation, il ne faut oublier que le meilleur moment reste quand même celui où on est sur la moto en plein milieu de nulle part, occupé a gratter le macadam avec ses reposes pieds, la réalité sera toujours préférable au rêve. Il arrivera forcément un moment ou je vais me perdre, alors comme je ne suis pas un ayatolla de la navigation à la carte, plutôt que de passer trop de temps à chercher mon chemin, je n'hésiterais pas à sortir mon GPS, on est toujours gagnant à prendre le meilleur de chaques techniques.