vendredi 19 avril 2013

Ballade sur l'île de Grand Canaria Avril 2013



Notre avion ne va pas tarder à se poser sur l'aéroport de Las Palmas, Gran Canaria. Le nez collé au hublot mon esprit vagabonde...




Mais faisons donc un petit retour en arrière. Il y a trois mois, lorsque j'ai proposé à ma femme de partir une semaine en randonnée moto en plein mois de mars, j'imaginais bien que mon idée n'allait pas déclencher un fol enthousiasme de sa part. Heureusement j'avais mis de coté quelques arguments imparables, la promesse de soleil, de chaleur et la découverte de nouveaux paysages, le tout à moins de 3 heures d'avion de Lyon.
Et voilà pourquoi nous nous retrouvons sur l'archipel des Canaries, et plus précisément sur l'île de Gran Canaria. Avec son volcan qui culmine à près de 2000 mètres en son centre, cette île offre un relief marqué et une très grande diversité de paysage. Traduit en langage motard, cela signifie du soleil, des virages et de beaux paysages.
Un peu de temps passé en recherche sur internet, et nous dénichons un hébergement et un loueur de moto. Quelques échanges de mail, des virements bancaires, et nous voilà potentiellement logés et motorisés.


C'est là que ça se passe

Nous arrivons à l'aéroport de Gran Canaria en début d'après midi, et la première sensation que nous avons en sortant de l'avion, c'est cette impression d'être brusquement passé en été. Les sourires sur nos visages en disent long, c'est de bonne augure pour le déroulement de la semaine.
L'agence de location ne se trouve pas tout près de l'aéroport, et nous sommes obligés de prendre le bus (ligne 90) pour Malpalomas. Nous sommes heureux de constater que la moto réservée ( une BMW 650GS) quelques mois plus tôt de France, est bien là. Elle semble en bon état. Le tarif prévu est d'environ 50€ par jour, et le loueur demande un dépôt de caution de 1000€. Pour ce prix là, en plus de la moto, nous avons droit à un casque chacun, un antivol et, cerise sur le gâteau, elle est équipée d'un top case d'une bonne contenance. Nous pourrons laisser nos casques lorsque nous déciderons de faire un peu de découverte à pieds.

Principal écueil du voyage à moto en duo, la place pour la passagère!!

Les formalités administratives terminées, il nous reste à écouter les conseils du loueur concernant les particularités de cette moto, et dans la foulée, nous avons aussi droit à un petit briefing sur ce qu'il convient de faire ou de ne pas faire sur la route à Gran Canaria.
Selon notre loueur, la topographie du réseau routier est facile à se représenter, le long du littoral il y a des grandes routes et des complexes touristiques. Mais dés que l'on quitte le bord de mer, la nature reprend ses droits, et les paysages sont magnifiques. Il y a beaucoup de pistes en terre, mais là notre loueur est catégorique:
"on reste sur le bitume avec cette moto sous peine de perte de caution!!!"
Plus tard, lors de nos nombreuses "errances", et à chaque fois que nous tomberons sur une route qui se transforme subitement en chemin de terre, nous hésiterons à l'emprunter, en nous rappelant la menace qui plane sur nos 1000€.
Nous avons respecté pour cette fois le contrat, mais il est clair que les possibilités de ballade sur piste nous ont semblé vraiment intéressantes.

Encore une route qui se termine en piste....On y va ou on n'y va pas?

Nous faisons enfin nos premiers tours de roue sur les routes canariennes, le soleil est bien présent pour un mois de mars, «l'aventure» peut commencer. On doit se rendre 50km plus au nord, en direction du centre de l'île, là où se trouve notre gîte. La route est très jolie, et nous nous arrêtons souvent pour prendre des photos. Il nous faudra presque deux heures pour arriver à Temisas, le petit village ou se trouve notre hébergement.
Compte tenu de la taille relativement modeste de l'île, nous avons prévu de rester dans le même hébergement, et c'est de ce point que nous avons organisé nos randonnées, à chaque fois des boucles sur la journée.
La randonnée d'aujourd'hui consiste en un grand tour du Pozo de las Nieves.
Les belles routes canariennes, avec tout en bas....... l'Atlantique.

Home, sweet home

Notre hébergement à Temisas est joli. C'est une grande maison à flanc de coteau, avec une petite terrasse et un abris pour la moto à l'entrée. Le propriétaire qui ne savait pas que nous arrivions, ne nous attendait pas. Il n'habite d'ailleurs pas dans ce village ce cher homme, et il aura fallu toute la force de persuasion de Marie envers les autochtones  pour qu'enfin quelqu'un réussisse à joindre ce monsieur.
Nous apprendrons finalement, qu'après nous avoir envoyé plusieurs mails, restés sans réponse de notre part, ce brave loueur pensait que nous ne viendrions pas.

Il fait déjà très beau ce matin, quand nous quittons notre gîte, bien décidés à découvrir les merveilles de cette île. Nous prenons la GC550 puis la GC551. Je n'ai même pas quelques centaines de mètres de ligne droite pour me réveiller, ce sont tout de suite des dizaines de virages qui s’enchaînent. Je me fais « enrhumer » plusieurs fois par des motards de la région (j'espère!!), mais la proximité du ravin à ma droite, et surtout sa profondeur, inhibe chez moi toutes tentatives d'arsouille. Nous sommes des touristes oui ou non?
Le tour du Pozzo de las nieves
La première ville que nous rencontrons sur notre chemin s'appelle Aguïme. C'est une charmante petite ville, avec en son centre "El Templo  Parroquial de San Sebastian", une jolie église de style néoclassique. Il y a aussi ce petit bar à tapas "el Populacho" place el Rosario, qui est bien sympathique pour un arrêt détente.
Une erreur de navigation en sortant d'Aguïme, va nous donner l'occasion de découvrir  "El Barranco de Guayadeque" la vallée du Guayadeque. La route qui grimpe dans la montagne suit ce qui doit être de temps en temps un ruisseau,  mais là, il n'y a que des cailloux.
Après quelques kilomètres, nous traversons un petit village troglodyte. C'est intéressant de s'y arrêter, il y a un bar et un restaurant tous les deux creusés dans le flan de la montagne, c'est un endroit assez fréquenté par les touristes, c'est typique. Cette vallée est verdoyante, il parait qu'en février les amandiers en fleurs sont magnifiques.
 Village troglodyte du vallon de Guayadeque
La route qui continue de grimper dans la montagne arrive finalement dans le parking d'un restaurant, pas moyen de continuer, et comme il est bien trop tôt pour manger (horaires espagnols en vigueur), nous sommes obligés de faire demi-tour. La descente se fera en roue libre, moteur arrêté, c'est pas "correct", mais c'est tellement génial!!

GC 120 sortie de Ingénio, paysage aride du bas de l'île
 Plus nous montons, plus le paysage verdi
A cette époque de l'année, les fleurs ont envahi les bas cotés
Retour sur la GC120, qui, à la sortie de Ingenio, trace comme une brèche dans la montagne, destination le village de Cruz de Tejeda.
Ce qui est surprenant sur cette île, c'est la rapidité avec laquelle  le climat change, et avec lui la nature de la végétation. Nous quittons les régions arides et chaudes du bord de mer,  pour traverser des forêts toutes fleuries quelques dizaines de kilomètres plus loin. La température se rafraîchi au fur et à mesure que nous nous élevons, mais tout cela reste des plus supportable pour un printemps.
La GC 130 prend naturellement le relais de la GC 120, puis c'est la GC 150 qui nous mène à notre étape repas, dans la ville de "Cruz de Tejeda".
Notre moto grimpe vaillamment les côtes, souvent à plus de 10%, nous n'aurons aucun soucis avec elle pendant cette semaine, et les quelques 1500kms que nous lui imposerons.
Notre parcours contourne le volcan "Pozo de las Nieves" par le nord. Nous avons lu quelque part, que ce volcan devait son nom (puit de la neige) à ce que jadis, les autochtones conservaient la neige tombée en hiver dans de grands puits, afin de pouvoir alimenter la capitale en glace l'été. Ces dispositifs datent des années 1700, un de ces puits a d'ailleurs été réhabilité en 1999, il est encore visible de nos jours.


Pas de problèmes d'orientation, les routes sont très bien indiquées


Cruz de Tejeda, la ville est à 1500m d'altitude, entourée par d'impressionnants  pics rocheux.

Le village de Cruz de Tejeda doit son nom à une croix en pierre, plantée au sommet du col, qui marque, si nous avons bien compris la personne qui nous a renseigné, le centre géographique de l'île. La pause repas sera la bienvenue, au menu des tapas, avec en toile de fond, bien loin, les plages de l'océan Atlantique.
Mais il est temps de reprendre la route. Nous prenons la GC60 en direction de San Bartolomé de Tirajana. En chemin nous décidons de faire un petit détour pour voir l"l'Embalse de Chira", une petite retenue d'eau artificielle. Rien de fantastique, mais après plusieurs jours passés  aux Canaries, nous sommes étonnés de voir tant d'eau au même endroit.

La GC60 route bordée de ses hautes falaises

Gran Canaria, du fait de son sommet élevé en son centre, est beaucoup plus arrosée que les îles de Lanzarote ou Fuerteventura. et sur le versant sud de l'ile on trouve même quelques retenues d'eau, qui à cette époque sont encore pleines.
Nous bifurquons donc après Ayacota et la route que nous empruntons serpente gentiment à travers les pins. Le revêtement est parfait, et les dix kilomètres de détour sont un vrai régal. Nous arrivons rapidement en vue du lac, comme prévu rien d'extraordinaire, un endroit calme et retiré, trop peut-être, un bout du monde plutôt impressionnant de tranquillité.

 Ce n'est pas le lac Pauwel bien sur, mais après plusieurs semaines aux Canaries, tant d'eau au même endroit !!!

Le retour par "Santa Lucia de Tirajana" nous promène toujours dans de beaux paysages


Le retour par "Santa Lucia de Tirajana" nous promène à travers la montagne. Peu après, à la sortie de la ville nous reprenons la GC 550 sur la gauche, elle va nous ramener à Temisas, La journée se termine. Nous aurons roulé une bonne centaine de kilomètres sur des routes étroites mais toujours carrossables.
Nous avons répété le même scénario durant tout notre séjour. Des boucles d'une centaine de kilomètres sur la journée, avec retour au gîte le soir. Nous avons remarqué que de nombreuses pistes sillonnent l'île, nous n'avons pas essayé de les emprunter.
Sur un temps de séjour plus long, la possibilité de passer sur les îles voisines facilement, rend cette destination vraiment intéressante, mais ce sera pour une autre fois.


 Le prix de l'essence donne envie de rouler
Des données techniques sur notre séjour
Loueur de motos:
Moto & Bike Rent
Avenida de Gran Canaria 32,
Maspalomas 351
0034 928 773331
Hébergement:
Casas los Pinos / Temisas Gran Canaria
Tarilla, 15, 35270 Agüimes, Espagne
 Juan Lleo +34928181088




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